Auteur
Silvia
Pontone
Directeur de thèse
Brouard, Nicolas
La baisse du nombre de médecins annoncée à l'horizon 2020 pour l'anesthésie réanimation dès 1991, puis généralisée à d'autres spécialités a alerté sur le risque d'une inadéquation de l'offre médicale à la demande de soins en France. L'objectif de cette thèse est de faire la synthèse des travaux scientifiques de démographie médicale menés à l'Institut national d'études démographiques (Ined), et de montrer comment ils ont contribué à guider les mesures politiques. La filière de régulation des flux de formation à l'internat spécifique à l'anesthésie réanimation créée en 1993 et 1994 puis de nouveau en 1999 a été la mesure essentielle. Elle a permis d'infléchir la baisse des effectifs à l'horizon 2020 de - 50 % en 1991 à - 30 à - 35 % en 1999, et à -16% à -20% en 2009- Parmi ces travaux, le volet essentiel était de concevoir et réaliser une enquête de type recensement des anesthésistes réanimateurs en France. Une telle consultation n'avait jamais été réalisée pour aucune spécialité, d'où son originalité tant dans l'élaboration de la méthodologie que de ses résultats. Cette enquête démographique Cfar-Sfar-Ined a permis d'estimer le nombre d'anesthésistes réanimateurs à partir du nombre de postes par une modélisation originale prenant en compte l'activité multiple. La fiabilité de cette estimation est importante car elle conditionne les besoins de formation. En quantifiant les différentes activités, elle a montré que la réorganisation de la profession par l'abandon des activités d'urgence, douleur chronique, soins palliatifs ne permettait pas de faire face à la baisse des effectifs, et que leurs aspirations à des sorties précoces d'activité étaient susceptibles de l'amplifier.